Contexte

Contexte

Les taupins ont été reconnus comme des ravageurs importants des cultures dès la fin du XIXéme siècle.

Les taupins ont été reconnus comme des ravageurs importants des cultures dès la fin du XIXéme siècle (Comstock & Slingerland, 1891). En 1912, Truffaut les considère comme les ravageurs les plus nuisibles aux grandes cultures à une époque où l’arsenal chimique développé dans le courant des années 1960-1990 n’était pas encore disponible. Plusieurs décennies d’application systématique d’insecticides ont, par la suite, permis de contrôler efficacement ces ravageurs. Cette situation a conduit à une perte de conscience générale du potentiel de nuisibilité des taupins et à l’inhibition des recherches consacrées à leur biologie et à leur écologie pendant près de 40 ans (Traugott et al, 2015). Depuis une vingtaine d’années et avec l’interdiction de l’emploi de molécules très efficaces comme le lindane, les risques de dégâts dus aux larves de taupins ont ré-émergé comme préoccupation majeure du monde agricole (Dedryver et al, 2009).

Malgré une intensification des travaux de recherche au cours de la dernière décennie, la connaissance de la biologie et de l’écologie des taupins et la compréhension des facteurs qui gouvernent leur nuisibilité, restent encore fragmentaires et limitées à quelques espèces. Il existe notamment des lacunes considérables concernant les déterminants des mouvements des taupins adultes au sein d’un paysage, mais aussi de l’impact des pratiques culturales sur leurs dynamiques de populations. De ce fait, la répartition spatio-temporelle des dégâts causés par les taupins reste difficile à prévoir, leur nuisibilité dépendant des niveaux d’infestation et des conditions pédoclimatiques, ces dernières déterminant à la fois l’activité des larves et la durée de la période de sensibilité de la culture.

L’acquisition de connaissance sur la biologie et les dynamiques de populations de taupins, l’amélioration des méthodes d’évaluations du risque de dégâts à échelle de la parcelle et le développement de stratégies de protection durables constituent des défis scientifiques et techniques.